Cerveau et Neuroplasticité

On a beau l’oublier, caché comme il est bien à l’abri dans notre boîte crânienne, il n’en pèse pas moins entre 1,3 et 1,4 kilos, équivalent de 2% du poids moyen d’un être humain. Un poids lourd caché dans un poids plume.

Habité par 86 milliards de neurones formant un vaste réseau interconnecté via pas moins de 10’000 milliards de connexions nerveuses. Et grâce à ce vaste réseau, il a la capacité de faire circuler les informations nerveuses de neurones en neurones jusqu’à une vitesse de 120m/s, soit 430 km/h sans craindre aucun radar ni aucune amende.

Des neurones dont la création est la plus intense au moment de la grossesse, entre le 3ème et le 7ème mois de gestation. Comme quoi, il s’en passe déjà des choses dans le ventre d’une femme enceinte.

Un cerveau qui, au mieux de sa forme, ne génère pas moins de 250’000 neurones par minute. Et vous, vous êtes capable de générer quoi en 1 minute exactement ?

Seulement voilà, un neurone ça n’est pas éternel. Bien sûr, s’il est bien utilisé, il peut vivre des années, mais on perd malgré tout autour de 85’000 de ces neurones chaque jour. Quasiment un par seconde. Aïe ça pique !

Mais heureusement qu’un neurone ça se remplace, sinon on se retrouverait vite sans. Enfin ça se remplace surtout lorsque l’on est jeune parce qu’avec l’âge le renouvellement se ralentit, désolée de vous l’apprendre. Résultat : à 80 ans, notre cerveau ne représente plus que 70% de ce qu’il a pu être dans notre vingtaine. Et ce pour autant que stress et anxiété ne passent pas par là pour en rajouter, car tous deux possèdent le défaut d’accélérer la dégradation et la mort des cellules neuronales. Sans commentaire…

Dommage qu’on n’utilise que 10% de ce formidable outil… Car oui, les génies passés, présents et futurs mis à part, la majorité d’entre nous ne fait guère ronronner ce processeur interne à plus de 10%…

Mais justement, j’entends déjà les stressés et les anxieux se demander : Mais qu’est-ce que je dois faire pour ne pas me retrouver à cours de neurones ?!

Eh bien tout simplement stimuler la neuroplasticité ! Oui je sais, encore un terme technique sorti d’on ne sait où.

Alors pour les pressés et les stressés, petite explication accélérée de la neuroplasticité.

La neuroplasticité, c’est justement cette capacité qu’a notre cerveau de créer de nouveaux neurones, qui créeront à leur tour de nouvelles connexions, de nouveaux chemins neuronaux dans ce vaste réseau de communication interne qui est le nôtre. Ce qu’il fait à chaque instant sans qu’on s’en rende compte d’ailleurs ! Car rien n’est jamais figé dans ce réseau, tout bouge, évolue et s’adapte sans cesse au gré de nos expériences quotidiennes, des nouveaux apprentissages, de notre vécu.

La clé pour conserver un cerveau en bonne santé quel que soit notre âge, c’est donc d’activer régulièrement cette neuroplasticité, dès que l’occasion se présente, ou en la créant cette occasion si elle ne se présente pas. En sortant de nos habitudes et de notre routine, en explorant et en apprenant de de nouvelles choses, en expérimentant notre quotidien différemment, en empruntant d’autres chemins (au sens propre comme au sens figuré) et en permettant à notre créativité et notre imaginaire de s’exprimer au-delà de notre rythme de vie habituel.

En résumé : tout ce qui est nouveau oblige votre neuroplasticité à s’activer pour votre bien et celui de votre cerveau. Alors à vous de jouer, au sens propre comme au sens figuré !

Pour en savoir plus

La plasticité cérébrale – Fédération pour la Recherche sur le Cerveau (FRC) (frcneurodon.org)

La plasticité cérébrale : une révolution en neurobiologie | Cairn.info